Les Globe Tutos

Mettre en place une politique d'action culturelle

Les échanges bord plateau

En voilà une façon de jargonner pour parler de séances de questions réponses à l’issue d’une représentation pour les enfants !

D’un autre côté, c’est quand même assez clair : après avoir joué pour les enfants, nous venons au bord du plateau (en avant-scène, quoi) pour parler un peu avec eux et écouter les questions qu’ils ont à nous poser ou les choses qu’ils ont à nous dire.

En fait, selon la tranche d’âge des enfants, ce sera plutôt l’un ou l’autre. Les enfants des classes de maternelle sont dans l’expression de leurs émotions et auront donc tendance à nous dire ce qu’ils ont ressenti. Parfois, cela peut être très prosaïque. En témoigne l’anecdote suivante. Un jour une petite fille nous dit à l’occasion d’un échange au sortir de la représentation qu’elle n’a pas aimé le spectacle. Cherchant à comprendre pourquoi, nous la questionnons à ce sujet. Elle nous répond alors que c’est parce que « je me suis disputée avec ma copine ». Son émotion lui interdisait totalement d’aimer quoi que ce soit à ce moment et le spectacle était immédiatement assimilé à la dispute.

De façon moins anecdotique, les petits expriment leurs émotions : ce qu’ils ont aimé ou pas aimé, ce qui leur a fait peur ou plaisir… Au début, nous avons été un peu frustrés qu’ils ne nous posent pas vraiment de questions. En réalité, c’est normal pour des enfants de moins de 6 ans. Ils sont tellement concentrés sur leur propre construction qu’ils ne peuvent pas encore (ou très peu) se placer en questionnement dans cette situation. Pour autant, l’échange en sortie de scène reste souvent riche et n’est pas sans intérêt pédagogique pour les petits.

Avec les enfants de niveau élémentaire, les échanges sont plus nourris et plus orientés vers des questions précises. Selon leur âge, les enfants veulent tout savoir sur la technique ou sur notre vie personnelle. Leur curiosité les amène à nous poser des questions souvent très précises sur tel ou tel aspect du spectacle qu’ils viennent de voir. Singulièrement les aspects techniques du spectacle. Quand nous échangeons suite au spectacle « L’Empereur et le Rossignol », les enfants veulent par exemple systématiquement savoir comment nous pouvons projeter de la vidéo, ou comment nous faisons pour que la clé casse. C’est pour eux l’occasion de découvrir et comprendre l’envers du décor. Et voilà nos petits tour-à-fait intéressés par les métiers qui participent au spectacle vivant, mais que le public ne voit pas sur scène. Ils nous bombardent de questions sur les décors, les costumes, la lumière, … C’est pour nous l’occasion de présenter les différents métier du spectacle vivant. Ces éléments les passionnent la plupart du temps. Toujours pour le spectacle « L’Empereur et le Rossignol », les enfants demandent quasi systématiquement à la comédienne qui joue le rossignol de chanter encore une fois. Comme pour vérifier que ce n’est pas un enregistrement.

Ces échanges sont souvent pour nous l’occasion de faire comprendre aux enfants que le théâtre n’est pas du cinéma ni de l’animation. Pour un nombre non négligeable d’enfants, la différence n’est pas évidente et il nous arrive très souvent que des enfants nous disent que « c’était bien le cinéma ».

Enfin, la différence entre la scène et la réalité est parfois pour eux un peu floue. Ainsi avons-nous systématiquement après le spectacle « Et la tortue dans tout ça ? » la question : C’est vrai que vous êtes frères et sœurs ? Ou encore la question posée à Stéphane : « C’est vrai que tu es le dernier ? ».

Bref, ces échanges, s’ils sont courts par nature, sont souvent riches. Et souvent les enfants vont directement au fond des choses. Apprendre à différencier les différentes formes d’arts, faire la différence entre la réalité et la fiction, cela procède déjà de l’action culturelle.

 

 

 

 

 

 

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